Alors que la France s’apprête à débattre de l’aide à mourir au Parlement en mai 2025, le Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie publie un dossier inédit :
« Euthanasie, suicide assisté : données sur les différentes formes d’assistance à mourir dans le monde ».
Ce travail vise à offrir une vision claire, chiffrée et comparative des différentes modalités d’aide à mourir à l’échelle internationale. Basé exclusivement sur les rapports officiels des autorités de contrôle des pays concernés, il met en lumière la diversité des pratiques, des législations et des réalités concrètes.
Une cartographie mondiale des pratiques
Le dossier couvre 22 pays et territoires répartis sur quatre continents. Il distingue les pays qui ont légalisé :
- l’euthanasie (comme les Pays-Bas, la Belgique ou le Canada),
- le suicide assisté (comme la Suisse ou plusieurs États américains),
- ou les deux (comme certains États australiens ou la Nouvelle-Zélande).
Chaque fiche pays présente :
- la législation en vigueur,
- les chiffres annuels d’actes réalisés,
- les profils des personnes concernées,
- les modalités d’administration (à domicile, en hôpital, etc.),
- les principales pathologies à l’origine des demandes.
Ce que révèlent les chiffres
Le tableau récapitulatif en annexe du dossier permet de comparer rapidement les données clés :
- Aux Pays-Bas, l’aide à mourir représente 5,8 % des décès.
- En Belgique, 3 991 euthanasies ont été réalisées en 2024, soit 3,6 % des décès.
- En Suisse, 1 729 suicides assistés ont été recensés en 2023.
- Au Canada, l’aide médicale à mourir représente 4,7 % des décès.
- Dans certains États américains comme le Vermont, l’augmentation sur deux ans atteint +323 %.
Le dossier met aussi en lumière les différences de profils selon les pays : cancers majoritaires au Canada et en Espagne, maladies neurodégénératives en hausse en Australie ou en Californie, recours plus fréquent à domicile qu’en établissement médicalisé.
Un outil pour éclairer les débats à venir
Ce dossier paraît dans un contexte de débat sociétal et législatif majeur en France. Deux propositions de loi seront examinées au printemps 2025 :
- l’une sur l’aide à mourir (proposition Falorni),
- l’autre sur le développement des soins d’accompagnement (proposition Vidal).
Dans ce cadre, le Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie souhaite offrir des données fiables, comparées et accessibles, afin d’alimenter la réflexion collective.