Les fausses routes en fin de vie
Faire une fausse route, c’est « avaler de travers ». Il s’agit du passage de liquides ou d’aliments dans les voies respiratoires. Pour être qualifié de « trouble de la déglutition», ce phénomène doit se répéter plusieurs fois.
Ces difficultés, plus fréquemment présentes chez la personne âgée en fin de vie, peuvent avoir différentes causes :
- des maladies telles que mycoses, œsophagites
- des maladies neurologiques ou vasculaires (Alzheimer, AVC)
- un mauvais état bucco-dentaire (prothèses inadaptées, hygiène) ou la présence de tumeurs
- une dégradation de l’état général, la somnolence, la fatigue
Les fausses routes peuvent être à l’origine de troubles importants (infections pulmonaires, gêne respiratoire, etc.). Il est nécessaire de les signaler au médecin, afin qu’il puisse diagnostiquer l’origine du problème et proposer des moyens pour réduire les risques. Les personnes amenées à donner à manger ou à boire à la personne en fin de vie doivent être alertées (intervenants au domicile, visiteurs occasionnels, etc.). Si à la suite d’une fausse route la personne a du mal à respirer, il est indispensable de contacter le médecin ou le SAMU et de rester auprès d’elle pour la rassurer.
Conseils pour éviter les fausses routes :
-
Installer la personne dans une posture adaptée : assise/semi-assise, tête inclinée vers l’avant.
-
Favoriser un environnement calme et sans distraction ou sollicitation, ne pas brusquer la personne.
-
Vérifier régulièrement que la bouche est vide.
-
Veiller régulièrement à l’hygiène bucco-dentaire.
-
Proposer des textures adaptées, lisses, sans morceaux ou à consistance gélifiée (flans, yaourts), éviter les aliments à texture liquide ou secs et préférer une alimentation froide.
-
Pour l’hydratation : eau gélifiée, boisson gazeuse et fraîche.
Les nausées et vomissements en fin de vie
Les nausées et vomissements sont des symptômes fréquents en fin de vie, affectant entre 40 et 60% des personnes selon les statistiques.
Les causes peuvent en être multiples :
- troubles du système digestif : vidage lent de l’estomac, constipation
- troubles métaboliques : insuffisance rénale ou hépatique
- effets secondaires des médicaments
- anxiété, angoisse, peur
La multiplicité des causes possibles doit inciter à en parler avec le médecin, qui pourra faire une investigation poussée afin de proposer un traitement adapté, qui dans la plupart des cas atténuera, voire soulagera les symptômes. Dans cette optique, il peut être intéressant de tenir un journal détaillant les circonstances d’apparition des troubles : facteurs déclenchants/aggravants ou de soulagement, durée, etc.
La persistance des nausées et vomissements peut avoir des conséquences médicales (déshydratation, irritations et lésions de la gorge et de l’œsophage) mais aussi psychologiques, ils nuisent à la qualité de vie et peuvent être source d’angoisse pour le malade et source d’inquiétude pour les proches.
Quelques conseils en cas de nausées ou vomissements :
-
Veiller à l’installation et au confort : aérer la pièce, éviter les odeurs fortes, éviter la position allongée après les repas, mais aussi les vêtements serrés, etc.
-
Adapter l’alimentation en quantité (moins mais plus souvent) et en qualité (éviter le gras, l’acide, les épices, favoriser les préférences alimentaires, respecter les changements de goût, soigner la présentation).
-
Boire souvent, en petite quantité, des liquides frais, sucer des glaçons.
-
Essayer des techniques de relaxation.
Le refus de manger et l’amaigrissement
Les fausses routes, nausées et vomissements, mais aussi l’évolution de la maladie et les douleurs peuvent provoquer chez la personne en fin de vie un refus de manger. À ce phénomène peut s’ajouter l’amaigrissement, dû soit à la réduction des apports caloriques, soit à la pathologie elle-même.
Des conflits entre la personne malade et les proches, voire les professionnels, peuvent apparaître à ce sujet, tant il est vrai que l’alimentation possède une signification symbolique majeure de plaisir, de vie et de lien affectif et social. Il est important de garder à l’esprit que la qualité de vie de la personne en fin de vie passe aussi par le respect de ses choix. Privilégier « l’alimentation-plaisir » et accepter le refus permettent de préserver des relations apaisées.