Publié fin janvier, le 5ème plan national de développement des soins palliatifs et d’accompagnement de la fin de vie a pour ambition de garantir à tous les citoyens l’accès aux soins palliatifs et à l’accompagnement de la fin de vie.
Pour y parvenir, une étape préalable est de quantifier et qualifier les besoins en soins palliatifs de la population française afin de développer en regard une offre de prise en charge adaptée, en tenant compte des inégalités sociales et territoriales d’accès à ces services.
Combien de personnes nécessitent un accompagnement palliatif ? Une étude de l’Observatoire Régional de Santé d’Île-de-France
À la demande du Conseil régional d’Île-de-France et avec le soutien de l’Agence régionale de santé (ARS) Île-de-France, l’Observatoire Régional de Santé d’Île-de-France a mené une étude sur le sujet à l’échelle du territoire francilien. Le Centre National Fin de Vie Soins Palliatifs a été consulté pour la réalisation de ce travail.
Les objectifs de l’étude étaient de :
- Quantifier les besoins potentiels de soins palliatifs en Île-de-France ;
- Estimer la dispensation de soins palliatifs hospitaliers ;
- Observer le lieu de décès de ceux qui auraient nécessité des soins palliatifs en fin de vie.
Des besoins identifiés dans le nord-est de l’Ile-de-France
- Entre 61 % et 79 % des décès en Île-de-France auraient nécessité une prise en charge en soins palliatifs ; des besoins importants sont identifiés plus précisément dans le Val-d’Oise, en Seine-et-Marne et en Seine-Saint-Denis ;
- Parmi les personnes avec des besoins potentiels, un peu moins de la moitié (43 %) a bénéficié de soins palliatifs hospitaliers au cours des 12 mois précédant leur décès et les 3/4 sont décédés à l’hôpital.
Quantifier les besoins de prise en charge palliative, un véritable challenge
Les résultats de cette étude mettent en lumière des tendances :
- La prise en charge palliative hospitalière serait majoritairement destinée à des patients atteints de cancer. Ces chiffres concordent avec ceux de l’Atlas qui affirment que 3 séjours sur 4 dans une unité de soins palliatifs ou un lit identifié de soins palliatifs ont concerné un patient atteint de cancer (consulter l’Atlas) ;
- Les patients ayant des besoins potentiels d’accompagnement palliatif décèderaient plus à l’hôpital, par rapport à la population générale.
Toutefois, il est important d’interpréter ces chiffres avec précaution en raison de plusieurs limites méthodologiques. En effet, il est complexe d’identifier avec précision l’ensemble des personnes ayant réellement un besoin de prise en charge palliative à partir de bases de données médico-administratives. De plus, ces mêmes bases rendent uniquement compte de la prise en charge palliative réalisée en milieu hospitalier, et non de la prise en charge palliative qui peut être réalisée à domicile ou en institution. Ainsi, les résultats publiés ne sont qu’une approximation des besoins et de la prise en charge palliative réels.
L’étude de l’Observatoire de Santé Ile de France souligne la difficulté d’identifier des données précises sur les besoins des personnes ainsi que sur la prise en charge réelle. Ces éléments apparaissent pourtant indispensables pour mettre en œuvre des politiques publiques adaptées. Ce rapport produit par l’ORS pourra appuyer les pouvoirs publics dans la dispensation et la planification de ces services en Île-de-France. Pour rappel, le Centre National Fin de Vie Soins Palliatifs publiera en fin d’année une nouvelle édition de l’Atlas national des soins palliatifs et de la fin de vie qui dressera un état des lieux actualisé et approfondi de l’offre et des besoins en matière d’accompagnement de la fin de vie à l’échelle nationale.
Consulter l’étude “SOINS PALLIATIFS EN ÎLE-DE-FRANCE” réalisée par l’Observatoire Régional de Santé d’Île-de-France